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Ma Culture | August 7th, 2020
Liz Santoro & Pierre Godard « Nos recherches explorent depuis toujours des questions de porosité », Wilson Le Personnic
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Vous allez présenter à la rentrée Tempéraments à l’Atelier de Paris en collaboration avec le musicien Maxime Echardour. Est-il possible de revenir sur cette rencontre et l’histoire de ce projet ? Comment cette nouvelle collaboration déplace-t-elle votre recherche ?
Cette performance résulte d’une invitation de l’Instant Donné et de Maxime Echardour en juin 2019 pour le « Dernier dimanche du mois » à La Marbrerie à Montreuil. Cette rencontre avec Maxime Echardour nous a permis d’expérimenter différentes manières de repenser le lien entre la danse et la musique, le son et le mouvement. De manière analogue à ces points de contact entre le texte et le mouvement que nous évoquions plus tôt, nous nous intéressions à l’idée d’un échange de nos médiums, avec l’envie de voir ce qu’il se passe quand une danseuse interprète une partition musicale et quand un percussionniste s’approprie le mouvement d’une pièce de danse. En expérimentant cela au cours de brefs laboratoires, nous avons découvert de nouvelles possibilités d’écriture chorégraphique, ainsi qu’un désir d’examiner certains aspects performatifs de l’interprétation musicale. En définitive, cette rencontre et cette invitation ont ouvert une toute nouvelle conversation dans notre travail.
Comment cette recherche a-t-elle pris forme au plateau ?
Tempéraments renoue avec une forme – celle du « concert » – et se compose de trois pièces courtes, que l’on peut voir comme trois mouvements. La pièce Weiss Weisslich du compositeur autrichien Peter Ablinger, d’abord, est une installation sonore manipulée par une ou plusieurs personnes, et que Maxime a transmise à Liz. Une courte pièce écrite à partir de matériaux d’une pièce de danse, Relative Collider, créée en 2014, lui succède, mais cette fois-ci c’est Liz qui a transmis le mouvement à Maxime, et ce mouvement a été agencé en écho à la pièce d’Ablinger, en travaillant sur un principe polyrythmique. Enfin, le dernier mouvement procède du collage et de la superposition de deux pièces indépendantes et jouées simultanément: d’un côté, Side by Side, solo de percussion du compositeur Michio Kitazume, de l’autre une compression de Stereo, le solo pour Liz.