Santoro | Godard
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  • Danser Canal Historique | 7 mars 2018
    “Noisy Channels” de Liz Santoro et Pierre Godard, Gérard Mayen
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  • Critiphotodanse | 7 mars 2018
    Noisy Channels / Une pièce inhabituelle dans un lieu tout aussi inhabituel..., J.M. Gourreau
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  • Toute la Culture | 7 mars 2018
    Liz Santoro et Pierre Godard, Les Métronomes de La Pop, Amélie Blaustein Niddam
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  • maculture.fr | 11 avril 2018
    'Noisy Channels", Liz Santoro & Pierre Godard, François Maurisse
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    Depuis 2009, Liz Santoro et Pierre Godard collaborent à l’édification d’une oeuvre méticuleuse, précise et concentrée, à l’image notamment des pièces Relative Collider (2014) ou encore Maps (2017), mettant en jeu des notions aussi complexes, diverses et paradoxales que le mouvement, les directions spatiales, les combinatoires mathématiques, des concepts neuro-scientifiques, la poésie et la musique contemporaine. Cette fois, pour Noisy Channels, le binôme franco-américain a répondu à l’invitation de la Pop a venir créer une forme in situ dans son espace exigu après seulement quelques jours de residence de création.

    La péniche Pop est un « incubateur de musique mises en scène » et en ce sens ne propose que des formes dont la musique est une composante essentielle. Dans Noisy Channels, si les nappes de musique sont composées en live par Greg Beller, Santoro et Godard ont mis en place une partition chorégraphique simplissime. Construite sur la base d’un enchainement de séries de temps et de contre-temps, (1, 12, 123, 1234, 123, 12, 1), la formule se développe à partir d’un mouvement répétitif simple qui engendre par la suite des variations et des développements, tout en se cantonnant strictement au cadre rythmique imposé par le compte.

    Ces principes formels tenus dictent pendant une heure les règles d’une performance franche, directe et littérale, se revendiquant volontiers d’un modernisme tout américain. Dans une épure certaine de la forme, sans décors, sans costumes, sans fioritures, les pas de danse sont collés au temps du métronome, se confinant d’abord à d’infimes balancements de poids, de pas en avant, de mouvements de bras contenus réalisés tantôt sur le temps, tantôt à contretemps. Le trio formé par les danseurs, aussi concentrés les uns que les autres, semble mu par une même énergie, ne s’autorisant que rarement les écarts et les variations, actionnant les rouages d’une mécanique ondulatoire bien huilée.

    Au fur et à mesure d’une délicate montée en intensité des nappes sonores, les gestes se font de plus en plus intenses, les corps plus meubles. Et c’est sans doute à ce moment là, quand les corps (dans leurs imperfections, leurs troubles) et les danseurs (leurs hésitations, leurs erreurs) prennent en charge la formule algébrique de base, quand l’incorporation travaille dans dans le temps, que Noisy Channels parvient à se délester de son carcan formaliste. Ce faisant, alors qu’on se laisse surprendre par des mouvements plus amples, moins contrôlés, les corps se frottent à la machine, en adoucissent l’âpreté systématique et confèrent à la pièce une efficacité toute satisfaisante.